LES MEDIUMS

Un point important est à souligner : Les informations transmises par les esprits désincarnés peuvent varier car elles dépendent de leur degré d’évolution. 

 

Propos de Jean-Bernard Mary-Lafon

22/6-12/06/1957 – BAUDINET : Vous nous avez cité, lors de la dernière séance, divers médiums. Pourriez-vous nous donner une classification des différents genres de médiumnités ?

 

J.B.M.L.: Évidemment, les médiums peuvent être classés en catégorie. Il y a les médiums dotés d'une vision époptique, c'est-à-dire spirituelle. Cette médiumnité était particulière aux prophètes, aux pythonisses. Nous avons les médiums audiants, citons Jehanne d'Arc. On trouve, de façon assez fréquente, des médiums dits incorporants ; en eux s'incorpore une entité issue généralement des premiers plans; semblables entités cherchent à recréer leurs gestes passés. Le verbe accompagne ces démonstrations. Les grands missionnés peuvent être considérés comme des médiums car enfin, un médium peut être un médiateur, un transmetteur, il chevauche deux mondes différents.

         Jésus lui-même était un médiateur puisqu'il reliait l'individuel à l'universel, c'est-à-dire encore, l'humain au divin. Il y a une hiérarchie dans la médiumnité. Elle part de l'abîme et peut atteindre la cime. Ce terme "médium" ne doit pas vous effaroucher (plusieurs membres disaient que Jésus était beaucoup plus qu'un médium). Jésus était déjà un médium lorsqu'il guérissait par la seule imposition manuelle.

         Il est modeste, le médium qui ne relie que deux sphères voisines, celle de la Terre et celle des premiers plans, mais il est grand celui qui, tout à la fois, peut côtoyer le transitoire de la Terre, et le sublime où tout s'exalte, se divinise dans une ineffable splendeur.

 

216/4-16/04/1971 – GUYOT – Cher Maître, la médiumnité est une possibilité très rare lorsqu'il s'agit de joindre une entité qui hante les plans supérieurs de l'Astralité interplanétaire. Il faut bien sûr, qu'il y ait affinité psychique et dirais-je même biochimique, entre l'appelant et l'appelé. Mais ces conditions remplies sont-elles suffisantes ? Pour que les entités des hautes sphères répondent à l'appel qui leur parvient, ne faut-il pas avant tout qu'elles aient l'autorisation de la volonté qui les détermine ?

 

J.B.M.L.: Il va de soi que l'entité évoquée et le médium sont en interdépendance. Ce fait implique le concours d'affinités physiques et psychiques, mais encore est-il important de mettre en cause non seulement certaines facultés extrasensorielles du médium, mais enfin et surtout le consentement offert aux entités de répondre à l'appel d'un vivant.

         Nous en sommes pertinemment informés, rien ne se passe, aussi bien sur Terre que dans l'Au-delà, qui ne procède d'une autorisation exprimée, par une ou des volontés, ayant une prééminence dans les formes supérieures de l'Astralité pensante.

        Les médiums, selon leur constitution personnelle, sont désignés pour des expériences pouvant être destinées à des évocations adéquates à certaines hiérarchies. Les premiers plans ont une conception de la vie au-delà, différente de l'existence qualifiant les hôtes hantant les plans supérieurs.

      On ne peut dire que l'esprit, que l'entité désincarnée puisse créer le médium; elle n'en est pas l'auteur, mais avec l'expérience elle formera, elle modèlera, elle perfectionnera le médium chargé de l'interpréter, afin que chaque parole, chaque écrit, chaque pensée, soient la fidèle expression de la raison qui fait la valeur et la sincérité des enseignements répandus ici-bas avec l'appui immanent des hautes sphères.

         Pour le médium, la difficulté capitale c'est d'atteindre le plan ultime de l'interplanétaire, car c'est à cette source que l'on découvre la vérité, non pas totale, mais celle qui se fait intelligible pour l'entendement humain. Donc l'esprit ne peut créer le médium, pas plus du reste que le médium ne peut subordonner l'entité évoquée à sa propre raison, à ses seules connaissances, enfin à sa seule valeur personnelle.

        Nous devons conclure dans ce sens que tout se passe entre nous, d'âme à âme, en conformité de pensée et d'action avec les hautes puissances agissant au nom même du Destin !

 

238/3, 4-15/12/1972 – PAUILLAC : Répondant à Mr Guyot sur les médiums, séance 216/4, vous avez dit : "Les médiums, selon leur constitution personnelle, sont désignés pour des expériences pouvant être destinées à des évocations." Cher Maître, quelle est cette constitution physiologique qui fait que certains êtres exceptionnels ont des possibilités extrasensorielles; que possèdent leurs cerveaux en plus de ceux des êtres humains ? Où s'arrête la métagnomie, et où commence la véritable médiumnité ?

 

J.B.M.L : Un médium ne possède aucun organe complémentaire pouvant être considéré comme facteur réceptif. Nous en sommes informés, l'entité désincarnée qui désire s'incorporer pour un temps déterminé dans la forme d'un médium, doit être en mesure de profiter de certaines qualités psychophysiques parmi lesquelles la neutralité parfaite prend un caractère éminent. Sans cette neutralité, l'entité doublante ne peut être valablement interprétée. Ainsi la conversation est composée d'un mélange hétérogène où, bien souvent, l'imagination indésirable du médium fait échec à la sincérité et à la régularité du dialogue.

         La médiumnité est un don, et ce fait implique un privilège de haut caractère. Un don peut prendre la forme, le caractère d'un art, d'une science, mais il y a lieu de tenir toujours compte de la fidélité et de la puissance du dit instrument.

     L'âme qui vient s'incarner adopte pour siège anatomique la région du diencéphale, et de cette façon, elle est en correspondance de forme, d'action et d'esprit avec le standard médullo-neuro-cérébral : c'est la sincérité qui doit présider à toute démonstration expérimentale, sinon il ne peut y avoir de vérité; la qualité en souffre.

         Malheureusement, cette détestable pratique nuit à la progression de cette religion : le spiritisme.

     Ajouterai-je que le médium véritablement interprétant dispose d'une particulière sensibilité des centres du cortex cérébral; sensibilité perméable aux radiations émises par l'entité spirituelle doublante. Cette sensibilité s'accroît par l'expérience, par l'exercice qui familiarise le cortex cérébral avec les forces spirituelles présentes dans l'encéphale. Cela se réalise naturellement, le noumène n'a pas à intervenir. A remarquer que le destin a sa loi et il conduit, il meut tout ce qui vit et pense.

        Nous l'avons dit maintes fois, il n'y a pas la façon de se conduire, mais celle dont on est conduit selon l'éternelle règle du préétabli.

        On ne s'improvise pas médium; cette expérimentation réclame des moyens qui se perfectionnent.

        Notre ami Gaston BEAU est le parfait exemple du médium interprétant. Pendant soixante dix années, il a été en contact avec l'Au-delà. C'est un record.