1 - Jean Meyer
Selon Allan Kardec, "Le spiritisme est une science qui traite de la nature, de l’origine et de la destinée des Esprits et de leurs rapports avec le monde corporel. Et encore : Le spiritisme est à la fois une science d’observation et une doctrine philosophique. Comme science pratique, il consiste dans les relations que l’on peut établir avec les esprits ; comme philosophie, il comprend toutes les conséquences morales qui découlent de ces relations".
C’est sous l’égide de la haute autorité du fondateur du spiritisme, Allan Kardec (Léon, Hippolyte, Denisart RIVAIL, né à Lyon, 1803, mort à Paris, 1869), que nous allons assister, ici, à la création et au développement du Groupe d’Études des Phénomènes Paranormaux.
Au début du siècle, et en relations étroites avec des personnalités intéressées par les phénomènes du spiritisme, vivait, dans le midi de la France : Jean Meyer. Il était d’origine suisse et, nous dit Pierre Neuville, "viticulteur réputé, chef d’industrie, maître de forges, qui alliait à la rigueur d’un esprit scientifique, une foi idéaliste et sans défaut". Il était né à Riehen, en Suisse ; il mourut à Béziers, en 1931.
L’aisance que Jean Meyer acquit dans le développement de ses affaires, et la foi qui s’était affirmée en lui grâce aux recherches auxquelles il avait participé, l’engagèrent à créer :
I - D’une part en 1919 : L’Institut Métapsychique International (I.M.I.). Celui-ci a pour but d’approfondir et de contrôler les phénomènes occultes surtout métaphysiques, expression due au professeur Richet, mais sur le plan scientifique, sous l’égide d’hommes compétents et en utilisant les facultés paranormales, humaines ou non, de certains êtres. Les causes profondes y sont recherchées, étudiées. Toutefois, les explications mises en avant ne peuvent constituer que des "hypothèses de travail" jusqu’à nouvel ordre.
Des expériences nombreuses, remarquables et dûment organisées sous contrôle sévère, ont été effectuées et relatées dans son bulletin périodique.
De Jean Meyer, le professeur Charles Richet a pu dire, à propos de cette fondation : "Jean Meyer n’est pas seulement généreux, il fut surtout intelligent". Sous la direction des docteurs Geley et Osty, on put être enregistrés des faits de première importance, grâce encore à Jean Meyer qui n’hésita pas, en la période 1920-1930, à faire venir à grands frais, de Pologne, des médiums exceptionnels par leur valeur et leur honnêteté : Ossowiecki, Kluski, Guzik, et d’Autriche : Rudi Schneider.
II - D’autre part, en 1924, la Maison des Spirites (M.D.S.) où peuvent se réunir ceux qui cherchent à approfondir la doctrine spirite. Cette Maison est épaulée par deux sociétés annexes : la Société d’Études Spirites (S.E.S) et la Société des Amis de la Maison des Spirites (S.A.M.S.).
Les deux institutions, IMI et MDS répondent aux deux façons d’aborder les phénomènes "paranormaux" :
I – à l’I.M.I., on s’interdit de postuler à priori une doctrine, méthode éminemment scientifique ; si une telle doctrine y était proposée, c’est qu’elle serait considérée comme la conclusion ultime et rationnelle des recherches poursuivies.
II – à la M.D.S., la doctrine est supposée connue et admise, au moins dans ses grandes lignes ; elle y est diffusée et approfondie. Cette doctrine postule que la connaissance ultime de Dieu et de l’Univers est vraisemblablement inconnaissable par l’esprit limité, en compréhension et en moyens, de l’homme ; cependant la logique intrinsèque du spiritisme, une fois admise permet, à ce même homme, d’aborder de vastes problèmes sur les plans ontologique et métaphysique, de transcender enfin les conclusions humaines en s’appuyant sur les très nombreux enseignements d’esprits supérieurs désincarnés