Jean-Bernard MARY-LAFON (1810-1884)

Littérateur, auteur dramatique et historien, Jean-Bernard Mary-Lafon voit le jour à La Française, dans le Tarn et Garonne en 1810.

 

Son père, médecin est surnommé « le médecin des pauvres ». Sa mère étant morte à sa naissance, il est élevé par sa grand’mère, une femme très érudite qui lui donnera le goût de la littérature.

 

Après des études supérieures à Montauban, il se rend à Paris, en 1830, pendant la révolution, décidé à devenir un homme de lettres. Né Jean-Bernard-Marie LAFON, il change de nom et devient Jean-Bernard MARY-LAFON.


Il prend une part à l'insurrection de juillet 1830 pour exalter la soif de liberté du peuple français. (Fait relaté dans la revue belge du 1/10/1830). Journaliste, il écrit en 1833 - 1834 des articles dans la « France Littéraire », puis dans le « Journal de l’Institut historique ».

Très attaché au midi de la France, il l’est également à la langue occitane qu’il évoque en ces termes : « Telle est notre langue, une des plus riches qui soient sorties des lèvres de l’homme et l’une des plus anciennes car en sa qualité de fille aînée des Romains, elle prime toutes les langues d'Europe. Cela n'empêche pas les sots de la flétrir du nom de patois... Quelle rougeur leur monterait au front s'ils connaissaient ses titres de gloire ! ».

 

Afin de sensibiliser la France à la littérature d'oc, il traduit Les Troubadours et La Croisade contre les Albigeois, Gérard de Roussillon, dame de Bourbon qu'il attribue à Marcabru, Fierabras, le Roman Jauffre et la Vie de Saint-Honorat.

 

En 1842, il publie Le Tableau historique et littéraire de la langue parlée dans le Midi de la France, en 1862 une Histoire de Montauban. Au cœur de son œuvre, se trouvent les quatre tomes de son Histoire politique, religieuse et littéraire du Midi de la France, parus de 1881 à 1884.

 

Cette histoire du Midi sera complétée par une Histoire d'Espagne, une Histoire de Rome et même une Histoire de France.

 

Après l'historien et le traducteur, il faut évoquer le romancier avec La Bande mystérieuse, 1863, dont l’action se déroule à Montauban ; l'auteur dramatique avec Le Chevalier de Pomponne, 1845 ; l'essayiste, le voyageur et le poète avec Sylvio ou le Boudoir, 1835, et Mes Primevères, 1869, l’autobiographe avec 50 ans de vie littéraire.

 

Membre de la Société nationale des antiquaires de France en 1836, et conservateur de la bibliothèque de Montauban, il se fait le défenseur de plusieurs projets urbains dans cette ville : la création d’une avenue reliant Villenouvelle à Villebourbon via le pont Vieux qui porte aujourd’hui son nom.

 

En 1867, à 57 ans, à la suite d’un « coup de foudre » il épouse Nancy Bonhomme de 20 ans sa cadette au château de Beauséjour près de Montauban.

 

Il meurt le 14 juin 1884 à Montauban. Ses obsèques ont lieu à l’église Saint-Jacques de Montauban ; il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (53e division).

 

Grand humaniste, épris de liberté, JB MARY-LAFON a laissé une œuvre considérable qui mériterait davantage de reconnaissance. Ses démêlés avec le clergé de son vivant lui a valu de ne pas être nommé à l’Académie. 

  

NB : En 1883, paraît le premier poème-récit en occitan : « La fièro de Tzullet a Mountalba ou la Glorificatiou de l’Ase - Impressions d’un paysan » écrit par un autre Lafrançaisain, Augustin Quercy (1853 – 1899) né, chose curieuse, dans la même maison que JB MARY-LAFON.

 

A. Quercy accueilli en 1885 à l’Académie de Montauban ne manqua pas, dans son discours de réception, de faire l’éloge de la langue d’oc.

 

Sources : "Poètes à l'École", n° 22 automne 2010, de la Cie des écrivains de Tarn-et-Garonne à Montauban et WIKIPEDIA -