MESSAGE DE SON ÉMINENCE LE CARDINAL LUÇON. 

ÉVOCATION RÉALISÉE À TITRE EXCEPTIONNEL, ET AVEC L'ASSENTIMENT DE J.B.M.L.

SÉANCE DU SAMEDI 9 AOÛT 1958, CHEZ MR GUYOT À ROCHECORBON

 

 

GUYOT : Nous sommes heureux et fiers de vous accueillir. Notre cœur bat très fort. Nous sommes émus. Votre présence nous honore grandement et nous prions Votre Éminence de bien vouloir trouver, dans la chaleur de nos sentiments, l'expression de notre vive gratitude et de notre infinie reconnaissance.

Nous sommes les disciples de J.B.M.L. LAFON. Nous aimons, nous vénérons notre cher Maître. Nous recevons ses enseignements avec ferveur, nous le servons avec piété.

Il nous a appris que : "Progressivement sur la gamme infinie du Temps, étincelle par étincelle, la lumière se fera, elle ira grandissante, salvatrice pour ennoblir l'homme et cela selon la promesse annoncée par le message christique".

Cette lumière, notre cher Maître J.B.M.LAFON la voit resplendir comme une flamme magnifique et impérissable. Nous, ses dévoués disciples : "Puissions-nous en faire la force, la source et la raison d'une doctrine qui consacrera sa définitive intégration dans la postérité".

Notre ami Gaston BEAU nous a souvent parlé de vos œuvres post-mortem. Mais nous n'en connaissons que les titres : L'Âme considérée dans sa nature et son essence universelle, L'Ordre universel, Vérités morales et spirituelles.

Auriez-vous la grande bonté de nous entretenir de ces œuvres ou de nous honorer d'une déclaration sur un sujet de votre choix ?

Ce document dicté par vous aurait un intérêt considérable et pieusement nous le conserverions.

 

Cardinal Luçon : Quels qu'en soient le lieu et l'heure, elle doit être, elle sera propitiatoire, cette circonstance réunissant des âmes sous le signe éminemment identifiable du chrétien.

Fils et serviteurs d'une foi dont la signification et les conséquences se répercutent par-delà le rite et l'hosanna des solennités sacrées, par-delà la majesté des sanctuaires, des basiliques sacrées, nous prosternons notre personne, nous infléchissons notre pensée pour adorer, dans le pathétique symbole d'un crucifix, le Messie, le Dieu fait homme, et cela jusqu'au christique martyre, à qui fut confié le message de l'éternelle parole.

Pour l'esprit du prêtre et en égard à la sacramentelle investiture qui, pour m'avoir été conférée ici-bas au pied de l'autel, engage ma conscience jusque dans l'immatériel séjour, le culte que je rends à Dieu trouve sa force, sa piété dans la vénération qui perpétue ma fervente, ma religieuse oraison.

Aujourd'hui, à l'obituaire de l'Église s'inscrit mon nom, j'incarne le passé et, pour les vivants, pour la foule des fidèles, sans doute ne suis-je plus désormais que cette ombre, un souvenir. Cependant il était dit, il fallait que l'un de mes meilleurs fils lançât vers moi son pieux appel afin que nûment, simplement, ma forme et mon esprit vinssent hanter ces aîtres qualitifés, agrémentés par des présences amies.

Par mon vœu, par mon pouvoir, par ma dextre un instant ressuscitée, soyez bénie et que votre âme, inspirée par la vertu et l'esprit de vérité, se christianise, se sanctifie selon la pérennité de la loi spirituelle, intangible, une et souveraine.

Pareil événement nous invite à orienter notre pensée vers l'ami, vers celui qui, auprès de vous, est reconnu comme l'apôtre, le frère, enfin comme le verbe autorisé dont on peut tant espérer.

Je sais de quel céleste visiteur, j'ai nommé Jean-Bernard-Mary Lafon, vous tenez les enseignements et la promesse dont vous avez le droit de vous prévaloir.

Une richesse de cet ordre suffit à une carrière humaine et toute question que vous me poseriez ne pourrait être, sans doute, que subsidiaire. Néanmoins, je me prêterai volontiers à tout débat orthodoxe, en connexion d'idée avec la doctrine théologique qui demeure ma science et mon credo.

Certes, parmi les critiques plus ou moins discutables qui demain se pencheront sur l'œuvre lafonienne, se trouveront des contempteurs qui jugeront que J.B. Mary Lafon, auteur post-mortem, a trop innové en matière philosophique et métaphysique, et que semblable quintessence est difficilement assimilable dans la sphère du sensible et de la densité.

Et pourtant, dirons-nous, le goût d'une initiation aussi éclectique est appelé à s'intensifier à mesure que l'esprit de l'homme se confrontera avec l'admirable logique où se reflète la claire pensée de l'une des plus subtiles intelligences qui prennent rang dans le Transplanétaire, ce qui explique pourquoi, en cette veillée, je vous félicite d'une aussi honorable proximité.

De vous placer sous la protection du Christ, de vous référer à l'autorité spirituelle d'un tel ami que J.B. Mary Lafon, cela et ceci me réservant le meilleur accueil auquel je pouvais prétendre.

Mon âme s'est approchée de la vôtre et une telle chose s'est réalisée sans effort parce que mon esprit se complaît dans les ambiances où s'allient ces deux vertus inséparables : l'intelligence et la droiture.

 

GUYOT : Avec recueillement, avec ferveur nous avons enregistré votre message. Ces fortes paroles resteront fidèlement gravées dans notre mémoire. Avec joie, nous avons entendu votre déclaration sur notre Maître J.B.M. LAFON. De toutes nos forces, nous voulons le servir.

Nous demandons aux Sphères de la Haute Spiritualité de nous donner la force nécessaire de surmonter tous les obstacles que nous rencontrerons et d'être, en toutes circonstances, les dignes et irréprochables disciples de notre Maître aimé et vénéré, J.B.M. LAFON.

Notre âme de chrétien rend hommage à l'esprit de Votre Éminence, qui fut, pour l'honneur de la France, un grand prélat et un noble penseur.

Nous avons reçu votre bénédiction avec joie et respect. Je vous demanderai de bien vouloir bénir ce Christ exposé devant vous.

 

Cardinal Luçon : Chrétienne assurément est la pensée qui dirige cette demande, aussi bien y répondrai-je en appelant sur cette christique effigie et sur vous-mêmes, qui êtes assemblés ici ce soir, la suprême protection, celle qu'un Dieu peut accorder à ses fils inclinés ; c'est ainsi que je vais esquisser les gestes sacrés de la bénédiction, tout en prononçant le Benedicat vos, destiné à vous placer sous la sauvegarde du Maître Universel, celle de ce Dieu qui, étant le mien, est le vôtre. Ma sœur, mes frères, à genoux ici même et recueillez-vous pendant que s'accomplira ce qui doit l'être sous le regard de Dieu. (4)

Relevez-vous

 

GUYOT : C'est avec respect que nous avons reçu votre bénédiction. Nous faisons le serment de nous en montrer dignes.

 

Cardinal Luçon : Je vous donne ce soir la meilleure part de bien que je pouvais dispenser sur cette maison, sur ses hôtes. Que règne la paix, que s'égrènent des jours heureux et si quelque chagrin pesait sur votre esprit, puissiez-vous être restitués à l'espérance et ceci sans jamais oublier à quelle sublimité l'être doit le jour, à quel Dieu l'âme devra d'être confiée à l'éternité et à l'espace illimités.

Ma sœur, mes frères, un instant a suffi pour établir de vous à moi, ce lien inestimable : l'amitié. Un peu de moi va demeurer auprès de ceux auxquels j'ai apporté ma bénédiction. Quant à ma personne, à ma forme, à mon esprit, il est exigé que cette survivance reprenne le chemin de l'immatérialité.

Je vais vous quitter mais, avant, dites-moi, ô vous, chers croyants, que vous serez dès cet instant plus aptes à reconnaître la grandeur d'une vie qui a son utilité essentielle dans l'enchaînement évolutif des faits et des choses, enfin soyez dignes, soyez confiants dans la destinée qu'anime notre divin Maître.

 

GUYOT : Répondant à votre demande, nous vous assurons que dès cet instant nous nous efforcerons d'être plus aptes à reconnaître la grandeur d'une vie et aussi d'être confiants dans la destinée qu'anime notre divin Maître.

 

Cardinal Luçon : Ma sœur, mes frères, voici venue la seconde de l'adieu.